Le dernier time-lapse [inédit]
Durant mon activité de photographe, j’ai cherché une approche originale du Timelapse en observant les trajets, les projections de la lumière. Ce sont les vidéos que j’ai regroupées dans la page Time-lapses Créatifs. Ses prises de vue impliquaient une condition : un ciel sans nuage pendant plusieurs heures pour éviter le scintillement une fois recomposées en film. Au préalable, je recherchais déjà un lieu, voir s’il convenait en fonction de l’orientation solaire, la saison, etc. puis j’ai trouvé le moyen d’ajouter une contrainte supplémentaire (pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué !) : le zoom compensé, effet optique plus connu sous le nom d’effet vertigo. « Vertigo » d’Hitchcock (Sueurs Froides en français) premier film connu où il a été mis en œuvre, un fameux plan aussi dans « Les dents de la mer » et bien d’autres longs métrages.
Pas de numérique à l’époque de ces films bien sûr, c’est un effet optique créé par deux mouvements opposés : un zoom arrière de l’objectif et un travelling avant de la camera ou vice-versa, explication sur la page Wikipedia FR et plus complète sur celle en anglais (dolly-zoom).
Pour ma part, je n’avais que le matériel de base d’un photographe : un boitier reflex avec quelques objectifs et un trépied. J’ai donc fabriqué avec les moyens du bord les accessoires nécessaires : des cornières en aluminium et du contreplaqué pour les rails ainsi que le plateau pour supporter le trépied et coté zoom, j’ai trouvé courroies et engrenages pour faire pivoter la bague d’optique de façon précise en suivant une graduation sur un rapporteur d’angle 1. Pour la théorie, j’ai dû calculer la distance et la vitesse de déplacement de la caméra synchronisée avec le zoom, les ressources web m’ont bien aidé mais ça m’a bien fait chauffer les neurones ! Pour vérifier que c’était opérationnel, j’ai d’abord fait quelques tests 2 dans le jardin de mon logement de l’époque en prenant juste quelques images clés.
Pour le premier « tournage » complet, j’ai cherché un lieu avec une perspective qui rende bien compte de l’effet voulu. J’ai découvert ce petit chemin ombragé dont la haie laissait percer le soleil au couchant. Détail important, il me fallait aussi une surface relativement plane pour que les rails soient le plus rectilignes possible, c’était le cas dans cet endroit mais j’ai quand même utilisé pas mal de cales pour éviter les tremblements à l’image. En pratique, ça faisait un bon petit chantier :
- Pose des rails avec les cales
- Installation de la caméra/trépied avec choix du cadrage
- Lancement du déclencheur (intervallomètre)
- Déplacement et rotation de l’objectif toutes les X secondes (20 de mémoire) pour 250 clichés ici
Ce fut assez « sport » !
Les images m’ont paru correctes donc je suis passé au montage en corrigeant quelques scintillements et surtout la stabilité du cadre. Et voilà le résultat, que je n’avais pas mis en ligne puisque je considérais que c’était un essai, mais avec le recul… je trouve ce plan très montrable.
On s’en lasse pas hein ? 🤪
Dans un travelling contrarié, on peut se rendre compte qu’il y a une zone, un plan fixe entre celui qui s’éloigne et celui qui se rapproche. Le personnage est placé généralement à cet endroit dans une fiction. Ici, il se situe à peu près au niveau indiqué dans ces captures.

